La colocation dans le bail professionnel
Dernière mise à jour le 05/12/2023
Le contrat de colocation professionnelle (ou coworking) est une location consentie par un bailleur à plusieurs locataires professionnels, qui figurent tous sur un seul et même bail professionnel, ou bien sur plusieurs baux différents établis pour chacun des colocataires.
De la même façon que pour une colocation de bail commercial, ce mode de location permet de diviser le montant du loyer entre les locataires professionnels, soit à parts égales, soit de façon proportionnelle en fonction de la surface occupée par chacun. Cela le rend donc particulièrement attractif pour les jeunes sociétés souhaitant disposer de bureaux à moindre coût.
Présentation de la colocation professionnelle (ou coworking)
Aujourd’hui, la colocation ne se limite plus au partage d’appartement : ces dernières années, le concept s’est étendu à la colocation de bureau et de plus en plus d’entrepreneurs y sont réceptifs.
On parle donc de coworking lorsque des professionnels (ou entreprises) partagent un local en commun. Ce type de colocation n’a aucune limite en termes de nombre de colocataire ou bien même de durée : la cohabitation peut s’étendre sur quelques heures comme plusieurs années.
Il faut souligner qu’il n’est pas obligatoire que les activités relèvent du même secteur pour pouvoir partager un bureau. Le coworking peut par exemple réunir un graphiste freelance, une start-up et un développeur web. Il suffit qu’ils conviennent d’occuper un même local, divisé en plusieurs bureaux organisés selon les besoins de chacun. Afin d’optimiser son espace, une entreprise peut également décider d’accueillir d’autres sociétés pour occuper les bureaux inutilisés au sein de ses propres locaux.
Les entreprises colocataires partagent ainsi un espace, mais aussi d’autres matériels tels que la machine à café, l’imprimante ou la photocopieuse. Les moyens de communication, comme le WiFi et le téléphone, peuvent également être inclus dans la location. Ce partage dans sa généralité réduira considérablement les charges de l’entreprise.
Il est important de noter que lorsqu’un professionnel opte pour la colocation, il n’a besoin d’apporter ni dépôt de garantie ni droit au bail, ce qui réduit considérablement les charges d’investissement.
La colocation professionnelle peut ainsi découler :
- du choix de plusieurs entrepreneurs de louer ensemble un local professionnel, où chacun aura son bureau ;
- de la décision d’une société qui dispose d’un espace ou de bureaux vides qu’elle souhaite optimiser en la louant à d’autres professionnels ;
- du choix du propriétaire d’un local qui met à la disposition de quelques professionnels son espace pour des besoins ponctuels. Dans ce cas, il s’agira d’une location à l’heure, à la journée, à la semaine, au mois ou à l’année.
En revanche, le cas de figure le plus fréquent sera celui de la sous-location par une entreprise d’une partie de ses locaux. En effet, le locataire professionnnel peut sous-louer ou céder librement son bail, si cela n’est pas interdit par une clause du bail.
Le cas échéant, il est important de noter que la cession du bail professionnel ou la sous-location du local doivent être impérativement signifiées au bailleur. Une clause du bail peut prévoir des conditions particulières (agrément préalable du successeur par le bailleur ou rédaction d’un acte authentique par exemple). Par ailleurs, en cas de sous-location, le locataire principal demeure tenu envers le bailleur de l’exécution des obligations issues du bail, comme s’il occupait lui-même les locaux.
Attention : en principe, une société ne peut pas domicilier une ou plusieurs autres entreprises dans les locaux qu’elle occupe sans avoir le statut établi de “Société de domiciliation”, selon les disposition de l’article L. 123-11-3 du Code de commerce. En effet, l’obtention de ce statut nécessite l’autorisation de la préfecture. C’est pourquoi il est important de rester vigilant à ne pas tomber dans le régime de la domiciliation de société en cas de location de ses locaux par une société à d’autres professionnels.
Avantages de la colocation professionnelle
Si cette tendance se répand de plus en plus, c’est tout d’abord pour des raisons financières.
Cependant, la division du loyer et des charges locatives du bail professionnel n’est pas le seul avantage. En effet (comme indiqué plus haut) : le matériel (machine à café, réfrigérateur), le réseau internet ou encore le téléphone, peut également être partagé et donc inclus dans les coûts à diviser.
Contrairement à une colocation classique, il n’y a en aucun cas besoin de verser un dépôt de garantie ou un droit au bail.
Un autre avantage majeur que peut présenter la colocation professionnelle est l’opportunité de rencontrer d’autres entreprises. Les entreprises avec qui les professionnels doivent cohabiter peuvent représenter un excellent moyen d’agrandir un réseau professionnel (même dans le cas où le secteur d’activité n’est pas le même). En effet, créer des relations avec ces entreprises peut s’avérer très utile dans des domaines comme la création de partenariats, le développement du portefeuille client, l’échange de conseils, etc.
Dans le cas d’une jeune entreprise, il est parfois également difficile de s’engager sur le long terme pour disposer de locaux. Or, la colocation professionnelle est très avantageuse sur ce point puisqu’elle n’impose aucune obligation de signature à l’année,.
Le dernier point avantageux est qu’il est très facile d’accéder à la colocation professionnelle du fait que les pièces justificatives à présenter sont moins nombreuses par rapport à celles nécessaires pour un bail commercial..
Inconvénients de la colocation professionnelle
La colocation professionnelle n’est cependant pas dénuée d’inconvénients. L’un des principaux désavantages est le souci de confidentialité puisque certaines activités sont soumises à des règles de confidentialité très strictes.
En outre, certains travailleurs se plaignent de manquer de concentration, puisque la plupart du temps, le coworking se déroule en open space.
Droits et devoirs des colocataires professionnels
Une fois le contrat de bail signé par les co-titulaires, ils sont tous liés au bailleur par les mêmes droits et devoirs qu’un locataire unique.
Attention : le colocataire professionnel dont le nom n’apparaît sur aucun bail, n’a aucun droit. Les entrepreneurs qui utilisent les locaux sans lien juridique avec le locataire signataire du bail sont considérés comme occupants sans titre. Une telle personne n’est donc, dans ce cas, liée par aucune obligation vis-à-vis du bailleur, mais ne dispose également d’aucun droit sur le logement.
Les règles de cohabitation au sein de la colocation professionnelle sont souvent fixées dans un règlement interne de colocation qui doit être signé et approuvé par tous. En cas de litige, les clauses écrites dans le règlement de colocation peuvent éventuellement être invoquées dans le cadre d’une action judiciaire.
Les colocataires professionnels sont soumis aux même obligations que les locataires lambdas, ainsi (en plus de devoir payer le loyer) :
- ils ne peuvent utiliser les locaux pour un autre usage que celui indiqué dans le bail ;
- ils ne peuvent transformer les locaux, sauf accord écrit du propriétaire ;
- ils doivent bien entretenir les locaux et effectuer les travaux d’entretien et les réparations d’usure qui leurs reviennent.
Départ de l’un des colocataires
Dans le cas où l’un des cotitulaires d’un bail professionnel quitte les lieux, le colocataire restant n’est pas tenu de payer l’intégralité du loyer au bailleur, sauf disposition contraire du contrat.
En effet, lorsqu’un bail professionnel est consenti en colocation, le loyer constitue une dette divisible entre chaque colocataire. De sorte que si l’un d’eux décide de sortir de la colocation, les locataires restant ne sont tenus que de payer leur part et n’ont pas à assumer celle de leur ex-colocataire.
Exception à ce principe : le cas de la clause dite de “solidarité” qui peut être intégrée à tous les baux, commerciaux ou professionnels. Celle-ci prévoit que le bailleur puisse demander à l’un des colocataires le paiement intégral du loyer. À charge pour ce dernier ensuite de se retourner contre les autres et d’obtenir le remboursement de leur part.
Cependant, une telle clause ne se présume pas et doit, au contraire, être expressément stipulée dans le contrat de bail.
En l’absence d’une clause de solidarité dans le bail commercial, chaque locataire n’est donc tenu que du paiement de sa part.
Le propriétaire peut aussi, sous certaines conditions, rompre le bail via une lettre de résiliation du bail de colocation.
Attention ! En cas de cambriolage, réagissez vite !Modèle de bail professionnel
Dernière mise à jour le 05/12/2023
Bonjour,
un cabinet médical sous bail professionnel me propose de me prêter à titre gracieux , un bureau , afin de lancer mon activité libérale. Est ce possible? Merci
Bonjour, merci pour votre article, est-ce que vous considérez que le coworking est une activité commerciale ou un activité professionnelle. La question est par rapport au coworking dans des baux à usage exclusif de bureaux. Donc si le coworking peut être considéré comme une activité professionnelle, alors cela serait ok ?
Bonjour, merci pour votre article.
Dans le cas d’un coworking, comment ça se passe aux niveaux des assurances ? Chacun doit assurer les locaux séparément ? Surtout si le locataire hebergeur y est plus que les autres ? Merci de m’aiguiller
Bonjour,
Concernant une assurance, il convient d’établir un contrat entre vous et votre colocataire.
En vous souhaitant une belle journée,
L’équipe LegalPlace.
Bonjour, Est-ce qu’il est possible de préciser les horaires de colocation dans le bail (un thérapeute veut par exemple ne louer que les après-midis) ou bien est-ce obligatoire qu’il s’agisse de journées complètes? Merci
Bonjour,
Il semble possible d’indiquer dans le contrat de bail adéquat que la location ne porte que sur des demis journées et également indiquer la durée totale du contrat.
Si besoin n’hésitez pas à vous rapprocher d’une professionnel en la matière qui saura vous renseigner sur ce point.
En espérant avoir su répondre à vos interrogations.
L’équipe LegalPlace
Bonjour, Pour de la colocation non solidaire de deux bureaux, faut-il rédiger un bail par personne pour les deux bureaux ou un bail par bureau pour les deux personnes ? Ou cela est-il égal ? Merci
Bonjour,
Les deux solutions sont possibles. Cependant, il est préférable que les deux bailleurs signent le bail afin d’avoir tous deux des droits et obligations. A défaut, seulement l’un des colocataires bénéficiera de droits en cas de litige. En vous souhaitant une belle journée,
L’équipe LegalPlace.
Bonjour,
Chaque mois je paie un loyer professionnel (thérapeute) pour 4 journées par mois à une personne qui a un bail de sous locataire. Je désire demissionner, la propriétaire exige un délai de 2 mois bien sûr payer le loyer alors que je n’occupe et n’exerce plus depuis 2 mois ainsi que une participation à l’entretien de la clim. Quels sont mes droits, dois je régler les 2 mois de préavis, sachant que je n’ai rien signé. Merci de votre réponse.
Bonjour,
Tout dépend des termes initiaux de l’accord conclut avec le bailleur.
En espérant avoir su répondre à vos interrogations, nous vous souhaitons bon courage dans vos démarches.
L’équipe LegalPlace
Bonjour nous avons un local (bodega bar) en SCI loué à une association. Nous avons l’opportunité de louer le local à une entreprise qui souhaite lancer un café lecture / philo. L’association est d’accord pour partager le bar. Est-ce légal de louer en bail coworking à une association et une entreprise?
Merci pour votre réponse.
Bonjour,
En principe, il n’y a pas d’opposition au fait de louer un local à une association et à une entreprise.
Toutefois, vous pouvez prendre conseil auprès d’un avocat spécialisé.
En espérant que notre réponse vous sera utile.
L’équipe LegalPlace
Bonjour,
Je suis psychothérapeute et colocataire d’un bail professionnel avec une collègue. Aujourd’hui, je souhaite sous-louer ma pièce 1 jour par semaine. Dans le bail professionnel il est stipulé que nous pouvons sous-louer.
J’ai le statut d’autoentrepreneur, donc je ne déclare pas mes charges. Les impôts appliquent un abattement du 34% du CA. Est-ce que cette je dois déclarer le montant de la sous-location comme chiffre d’affaire?
Est ce que je dois signaler au propriétaire le montant de la sous-location d’un jour?
Merci de votre réponse,
Maria D
Bonjour, En tant que psychothérapeute et auto-entrepreneur sous-louant une partie de votre espace professionnel, vous devez effectivement prendre en compte les revenus de cette sous-location dans votre chiffre d’affaires pour vos déclarations fiscales. Concernant la déclaration du montant de la sous-location au propriétaire, cela dépend des termes de votre bail professionnel et des éventuelles obligations contractuelles. Si le bail autorise expressément la sous-location et ne précise pas de conditions particulières à cet égard, il est recommandé de notifier votre intention de sous-louer une partie de l’espace au propriétaire, mais il peut ne pas être nécessaire de lui communiquer le montant… Lire la suite »
Bonjour. En cas de bail professionnel avec une colocation, la duree de bail minimum de 6 ans est-elle maintenue ? se renouvelle-t-elle a chaque changement de colocataire ? est-ce la date du contrat initial qui compte ? Merci de votre aide.
Bonjour,
Actuellement, je sous-loue un cabinet infirmier à raison de 2 jours par semaine. Je souhaite réduire à 1 jour de location par semaine.
Comment faut-il procéder ?…lettre recommandée
Quel est le délai de préavis?
Faut il faire un avenant au contrat de sous location?
Je vous remercie par avance
Michèle
Bonjour,
Dans cette situation, il est possible d’établir un avenant au contrat de sous location, afin d’en modifier la durée initiale.
A cette fin, vous devez obtenir l’accord du bailleur. Vous pouvez l’avertir par LRAR si besoin, mais également par tout autre moyen permettant d’obtenir son accord.
En espérant avoir su répondre à vos interrogations.
L’équipe LegalPlace
Bonjour,
Merci Beaucoup.
Bonne soirée
Bonjour. merci pour toutes ces informations. j’ai besoin de conseil. l’ancien propriétaire avait établi un bail professionnel signé par 2 colocataires de profession libérale entre temps , un des colocataires a changé sans être stipulé dans le bail. j’ai racheté l’immeuble ensuite et aujourd’hui, ce colocataire en question quitte la colocation pour rejoindre une colocation dans un autre de mes locaux sans rien me dire et stoppe le paiement du loyer de sa 1 ère colocation. que puis je exiger de ce colocataire ? De payer le loyer dans sa nouvelle colocation ? De verser une indemnité de départ ?… Lire la suite »
Bonjour,
Le locataire peut uniquement jouir des locaux mentionnés dans le contrat de location.
En cas de litige, il est possible de faire appel à un avocat spécialisé. Il existe également des procédures amiables via la commission départementale de conciliation.
En espérant que notre réponse vous sera utile.
L’équipe LegalPlace
Bonjour,
Ma colocataire décide de resilier le bail mais je ne souhaite pas quitter le local ni mon activité. Comment ça se passe ?
Elle dit que le bail doit etre résilié et qu’un état des lieux doit être fait … souci c’est que j’ai mes meubles dedans. C’est un bail commercial precaire signé en août 2023.
Merci pour votre aide et éclaircie
Bonjour, En principe, si votre colocataire souhaite résilier le bail, elle peut le faire conformément aux termes prévus dans le contrat. Toutefois, votre consentement est également nécessaire si vous êtes co-signataire du bail. Si vous ne souhaitez pas quitter le local, plusieurs options s’offrent à vous : vous pouvez reprendre le bail à votre nom seul ou bien trouver un nouveau colocataire. De plus, l’état des lieux de sortie est généralement nécessaire à la fin d’un bail, mais si vous restez dans le local, il n’est donc pas obligatoire. En espérant avoir su répondre à vos interrogations, nous vous souhaitons… Lire la suite »
Bonjour, peut on faire ce genre de bail en gardant le statut d’auto entrepreneur ? Cordialement bonne journée
Bonjour,
Le bail professionnel est réservé aux activités qui ne sont ni commerciales, ni artisanales, ni industrielles, ni agricoles. Il concerne donc essentiellement les activités libérales, réglementées ou non.
Par conséquent, l’auto-entrepreneur qui exerce une activité libérale peut en principe opter pour un bail professionnel.
En espérant que notre réponse vous sera utile.
L’équipe LegalPlace
Bonjour,
Nous sommes 3 infirmiers libéraux et nous allons utiliser le même bureau au sein d’un centre medical poir stocker notre materiel et recevoir occasionnellement des patients. Le bailleur nous propose un bail professionnel unique pour nous 3. Est ce qu’il est possible de demander un bail professionnel de co-working dans notre cas?
Bonjour, merci pour cet article. Est ce qu une sci tenue par des infirmiers libéraux peut louer le cabinet à d autres infirmiers libéraux avec un planning horaire pour chaque équipe ? Merci
Bonjour,
En principe, une SCI détenue par des infirmiers libéraux peut louer son cabinet à d’autres infirmiers libéraux avec un planning horaire défini pour chaque équipe, à condition que les statuts de la SCI le permettent et que la location reste conforme à la gestion civile du bien immobilier. Il est essentiel de rédiger des contrats de mise à disposition précis pour chaque utilisateur afin d’éviter toute requalification de l’activité en commerciale.
En espérant avoir su répondre à vos interrogations, nous vous souhaitons une belle journée.
L’équipe LegalPlace