Le financement d’entreprise
Dernière mise à jour le 22/04/2025
Financer une entreprise est une question cruciale qu’il convient de se poser dès le moment de la création d’entreprise.
Qu’il s’agisse des subventions publiques, de prêts bancaires, de crowdfunding ou encore de business angels, une multitude d’options existent pour financer une entreprise en cours de création.
Il convient d’identifier et de choisir le bon dispositif rapidement afin de développer sa stratégie d’entreprise permettant d’obtenir les aides les plus adaptées en fonction de son projet.
Comment financer son entreprise par ses propres moyens ?
Avant d’avoir recours à des prêts bancaires, des campagnes de financement ou à des financements extérieurs, il est possible de financer soi-même son projet.
Réaliser un apport en capital
Un des premiers mode de financement utilisé par les entrepreneurs pour financer leur projet d’ entreprise est de mobiliser des fonds propres.
Dans ce cas, on parle d’apport personnel au capital social.
Cela consiste pour les associés à apporter des fonds au capital de la société. Ce capital doit être constitué à la création de la société mais il est possible de procéder plus tard à une augmentation de capital social après sa création.
Avoir un minimum de fonds est un atout quand on souhaite créer ou développer son entreprise car même si il est théoriquement possible de créer son entreprise avec 1 euro de capital social, cela est complexe en pratique.
Si le projet de création d’entreprise est réalisé par plusieurs associés fondateurs, les apports en capital personnels de chaque associé peuvent être mobilisés afin d’avoir de plus gros moyens financiers.
Avoir recours au compte courant d’associés
L’apport en compte courant d’associé s’apparente à un prêt qu’un associé consent à la société.
Contrairement à un apport en capital, il ne donne pas droit à des parts sociales ou actions supplémentaires, ce qui permet de financer l’entreprise sans modifier la répartition du capital social.
Ce mécanisme est particulièrement utile pour renforcer temporairement la trésorerie de l’entreprise, notamment en phase de création ou de développement.
En tant que prêt, l’apport en compte courant est remboursable selon les modalités fixées par les parties, et peut également être rémunéré par un intérêt, sous certaines conditions.
Comment obtenir des fonds extérieurs pour financer son projet ?
Le financement bancaire
Le financement le plus courant est celui des établissements de crédit qui disposent déjà d’une certaine fiabilité financière.
Les entreprises peuvent choisir différents types de crédits en fonction de leurs besoins et de leurs capacités financières.
Les modes de financement bancaires les plus utilisés sont les suivants :
Le prêt professionnel | La ligne de crédit |
Idéal pour les entreprises avec un flux de revenus stable ; | Solution flexible pour répondre aux besoins ponctuels de trésorerie ; |
Permet de financer des projets d’envergure (achat de matériel, croissance de l’activité, financement de locaux etc.) ; | Permet de disposer d’un montant prédéfini de fonds ; |
Montant variable selon les besoins de l’entreprise et les garanties fournies ; | Somme forfaitaire allouée et à remboursée selon un calendrier précis ; |
Prêt sur plusieurs années. | La ligne permet de retirer les fonds à tout moment ; |
Pas d’intérêts sur les montants réellement utilisés. |
Les financements externes
Au-delà des modes de financements classiques par les établissements de crédit, il est possible de faire appel à d’autres modes de financement.
La love money
Il s’agit d’un mode de financement reposant sur le soutien financier apporté par des proches du porteur de projet comme la famille, des amis etc.
Cette expression de “love money” symbolise les apports venant du cœur et donc en dehors des circuits traditionnels de financement.
De plus, ce type de contribution peut ouvrir droit, pour le donateur, à certaines exonérations ou réductions fiscales, sous réserve toutefois de respecter les conditions prévues par la législation en vigueur.
Pour être valable juridiquement et fiscalement, l’apport doit faire l’objet :
- D’un acte notarié ou d’un acte sous seing-privé ;
- D’une déclaration au service des impôts dans un délai d’un mois à compter de la date du don.
Le prêt d’honneur
Il s’agit d’un financement personnel accordé au porteur de projet, destiné à faciliter la création ou la reprise d’entreprise.
Le prêt d’honneur présente les avantages suivants :
- Pas d’intérêts : c’est un prêt à taux zéro, on ne rembourse que le capital emprunté ;
- Pas de garantie : le remboursement repose uniquement sur un engagement personnel et il n’y a pas de caution ni de nantissement sur le fonds de commerce ou les titres sociaux demandés.
Il est attribué à toute forme d’entreprise, à l’exception des associations, fondations, SCI (sociétés civiles immobilières) et des entreprises en difficulté.
Par ailleurs, certains secteurs sont exclus de ce dispositif et notamment :
- L’exportation ;
- L’agriculture, la pêche et l’aquaculture ;
- La promotion et la location immobilière ;
- L’intermédiation financière.
Le montant de ce prêt varie entre 1 000€ et 90 000€, selon la nature et les besoins du projet.
La durée de remboursement est, quant à elle, comprise entre 1 et 7 ans.
Ce prêt renforce l’apport personnel et la crédibilité du fondateur d’entreprise auprès des établissements bancaires. Il constitue donc un véritable levier pour obtenir un financement complémentaire.
Le capital-risque
Il s’agit d’une forme d’investissement en fonds propres réalisée par des fonds spécialisés et principalement dans des entreprises innovantes à fort potentiel de croissance.
Ces fonds sont en général à destination des startups créées par des jeunes, très souvent actives dans les secteurs technologiques ou innovantes, en échange d’une prise de participation au capital.
Pour obtenir le financement d’un fonds de capital-risque, l’entreprise doit présenter un plan de financement solide qui s’appuie sur :
- Un modèle économique viable et évolutif ;
- Un marché porteur ou en forte expansion ;
- Une équipe fondatrice compétente et expérimentée.
Le micro-crédit professionnel
Il s’agit d’une solution de financement destinée aux créateurs ou au repreneurs d’entreprise qui ne peuvent pas accéder au crédit bancaire classique, souvent en raison d’un manque de garanties ou d’un historique financier insuffisant.
Il se caractérise notamment par :
- Montant maximal : 12 000€ ;
- Taux d’intérêt : autour de 5% ;
- Durée de remboursement : varie selon les organismes (entre 2 et 5 ans) ;
- Il est généralement complété par un accompagnement personnel pour renforcer la viabilité du projet.
Pour pouvoir y prétendre, il existe toutefois des conditions d’éligibilité :
- Être créateur ou repreneur d’une entreprise ayant moins de 5 ans d’existence ;
- Employer au maximum 3 salariés ;
- Qu’un prêt bancaire ait été préalablement refusé ;
- Avoir un besoin de financement ne dépassant pas 12 000€ ;
- Pouvoir présenter un garant à hauteur de 50% du montant emprunté.
Le micro-crédit est un précieux levier pour démarrer ou développer son activité.
Il est souvent proposé par des structures comme l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique), les plateformes Initiative France ou encore des banques sociales et coopératives.
Il peut enfin être complété par d’autres dispositifs comme un prêt d’honneur ou une subvention locale.
Le financement participatif ou crowdfunding
Ce type de financement permet de collecter des fonds auprès du grand public via des plateformes en ligne comme Kickstarter, Ulule etc.
Il est souvent utilisé pour financer des projets créatifs ou innovants pouvant susciter un intérêt public.
Le versement du financement se fait généralement sous la forme d’un don, d’une contrepartie, d’un prêt ou d’un investissement.
Les business angels et les fonds d’investissement
Les business angels sont généralement des personnes physiques souhaitant investir une partie de leur patrimoine personnel dans des entreprises innovantes.
En plus du financement, ils apportent leur expertise, des conseils stratégiques et leur réseau professionnel.
Il est également possible de réaliser une levée de fonds auprès de fonds d’investissement.
Cette opération permet à des actionnaires professionnels de prendre une participation dans le capital social de la société en échange d’un apport financier.
Enfin, l’émission de bons de souscription de parts de créateurs d’entreprise (BSPCE) constitue un outil à destination des start-up et permet d’associer des salariés ou des dirigeants à la réussite de l’entreprise tout en attirant des investisseurs.
De plus, les sociétés peuvent être débitrices et créancières d’autres sociétés comme les SARL pour les PME, et les micro-entreprises.
A quelles aides peut-on prétendre pour financer son entreprise ?
Il est possible d’avoir recours à des aides publiques, ces dernières visent à stimuler l’activité économique en apportant un soutien financier aux entreprises.
Les aides publiques à la création d’entreprise
Des dispositifs d’aides publiques à la création ou à la reprise d’entreprise (tels que l’ACRE, l’ARE, l’ARCE, etc) peuvent être accordés aux entrepreneurs, sous réserve de remplir les conditions d’éligibilité propres à chaque dispositif.
Les subventions publiques
Il est également possible, sous certaines conditions, d’avoir recours à des subventions publiques ciblées comme celles proposées par la Bpifrance, l’ADEME ou d’autres organismes étatiques ou parapublics.
Ces aides sont généralement attribuées dans le cadre de programmes spécifiques visant à soutenir l’innovation, la transition écologique, la performance énergétique, ou encore le développement économique local.
Pour en bénéficier, les entreprises doivent satisfaire à des critères précis fixés par l’organisme instructeur, ceux-ci peuvent porter sur la nature du projet, sa localisation etc.
Comment choisir le mode de financement le plus adapté ?
Il faut tout d’abord évaluer précisément les besoins de financement global, notamment intégrant l’ensemble des postes concernés :
- Investissements initiaux ;
- Constitution de stocks ;
- Besoin en fonds de roulement ;
- Éventuels dépôts de garanties à verser.
Une fois que ces besoins sont identifiés, il est possible de recenser et de comparer les solutions de financement disponibles, qu’il s’agisse de solutions classiques (prêt bancaire, crédit-bail) ou spécifiques (aides publiques, financement participatif, garanties publiques).
En fonction de la nature de l’activité, de la structure juridique de l’entreprise et des ressources mobilisables, il faudra donc opter pour le mode de financement le plus adapté.
Une fois l’activité lancée, une autre option stratégique peut être envisagée pour accompagner la croissance ou la diversification : le rachat d’entreprise, qui constitue une modalité de développement par acquisition souvent soutenue par des dispositifs financiers dédiés.
Comment réussir à obtenir un prêt ?
Obtenir un financement bancaire pour son entreprise nécessite une démarche rigoureuse et structurée convaincante et la mise en valeur du projet entrepreneurial.
Voici les étapes essentielles pour maximiser vos chances d’obtenir un prêt professionnel.
Mettre en place un business plan solide
Le business plan est un document stratégique de référence et présente de manière détaillée la vision de l’entreprise, son modèle économique, sa stratégie de développement et ses prévisions financières.
Il s’agit d’un outil de communication essentiel pour rassurer les partenaires financiers sur la cohérence du projet et sa capacité à générer des revenus suffisants.
Afin de concevoir un business plan pertinent et complet, il est conseillé de suivre les étapes suivantes :
- Définir la vision et les objectifs de son entreprise : mission, l’ambition à long terme et les valeurs fondatrices ;
- Analyser le marché : étude de la concurrence, identification de la clientèle cible, analyse des tendances ;
- Élaborer une stratégie commerciale : positionnement, politique tarifaire, canaux de distribution, plan marketing ;
- Structurer l’organisation : description de l’équipe, répartition des rôles, la gouvernance ;
- Etablir un plan opérationnel : besoins matériels, technologiques et logistiques ;
- Elaborer un plan financier : compte de résultat prévisionnel, plan de trésorerie, seuils de rentabilité, besoins de financement ;
- Rédiger le document : structuration claire et un argumentaire convaincant ;
- Solliciter des retours : avis d’experts, mentors ou professionnels du secteur pour affiner le contenu.
Choisir la banque ou l’institution financière adaptée
Le choix de l’établissement financier est crucial pour bénéficier de conditions adaptées aux besoins de l’entreprise. Il faut alors prendre en compte les critères suivants :
- Comparer les offres : analyses des taux d’intérêt, des modalités de remboursement des frais annexes et des garanties exigées ;
- Évaluer la qualité du service : consultation des avis clients, prise de contact avec d’autres entrepreneurs issus du même secteur ;
- Privilégier un interlocuteur sectoriel : choisir une banque ou un conseiller ayant une bonne compréhension des enjeux liés à votre domaine d’activité peut faciliter l’instruction du dossier et les échanges.
Constituer un dossier complet
La constitution d’un dossier bien préparé et documenté est indispensable pour renforcer la crédibilité du projet auprès des établissements financiers.
Il doit par ailleurs contenir les documents suivants :
- Les pièces d’identité des dirigeants ;
- Les statuts de l’entreprise ;
- Les justificatifs de revenus (personnels et/ou professionnels etc) ;
- Les relevés bancaires récents de l’entreprise ;
- Un business plan détaillé.
Valoriser les forces de l’entreprise permet d’appuyer sa capacité à honorer ses engagements financiers : des partenariats solides, des premiers résultats encourageants etc.
Que faire pour avoir toutes ses chances d’obtenir un financement ?
Afin d’obtenir un financement pour son entreprise, celle-ci doit également démontrer sa capacité à se démarquer et à inspirer confiance.
Réaliser une présentation et un pitch de qualité
Une présentation claire, structurée et engageante peut véritablement faire la différence face à des investisseurs ou des partenaires financiers.
Pour capter leur attention et susciter leur adhésion, concevez un support visuel dynamique intégrant les éléments essentiels de votre projet :
- Le problème identifié ;
- La solution que vous proposez ;
- La taille et les opportunités du marché ;
- Le business model ;
- Ainsi que les projections financières.
Au-delà du support, il est important de s’entraîner à répondre de manière précise, argumentée et confiante aux questions qui seront posées.
La capacité à défendre son projet avec clarté et assurance renforcera significativement la crédibilité et l’intérêt suscité par l’entreprise !
Établir son réseau professionnel
Activer son réseau permet de maximiser les opportunités de financement. Il s’agit d’un levier puissant pour accéder à des opportunités.
Pour lier des relations et constituer son cercle, il est notamment intéressant de participer à des forums, à des salons spécialisés et à des événements dédiés aux entrepreneurs.
Il s’agit de véritables rendez-vous stratégiques pour rencontrer des investisseurs, des partenaires potentiels et enrichir son répertoire relationnel.
Faire appel à des conseillers financiers
Faire appel à des conseillers financiers ou des consultants spécialisés peut considérablement renforcer l’efficacité de votre démarche.
Leur expertise dans la structuration de projets et la recherche de financements permet d’identifier les dispositifs les plus pertinents en fonction de votre profil et de vos objectifs.
Par ailleurs, collaborer avec un expert-comptable constitue un véritable atout. En s’appuyant sur des prévisions financières rigoureusement établies, ceci renforce la crédibilité du projet aux yeux des financeurs.
Une présentation financière claire et cohérente est en effet un critère déterminant pour gagner la confiance des prêteurs et des investisseurs.
FAQ
Quels dispositifs d'accompagnement peuvent aider dans la recherche de financement ?
De nombreux dispositifs existent pour accompagner les entrepreneurs comme des incubateurs et accélérateurs, qui proposent du mentorat, des ressources, et une mise en relation avec des investisseurs. Également, les réseaux d’accompagnement (BGE, Réseau Entreprendre, France Active…) offrent un appui stratégique et opérationnel. Enfin, les chambres de commerce (CCI), les experts-comptables et les consultants spécialisés peuvent également guider les entrepreneurs vers les aides publiques ou les solutions les mieux adaptées à leur situation.
À quel moment faut-il chercher un financement externe ?
Un financement externe peut être pertinent au démarrage afin de couvrir les investissements initiaux et pour financer un développement commercial. Mais il l’est également lors d’une phase de croissance pour financer un recrutement, une expansion géographique. Il l’est enfin en période de transition comme lors d’une digitalisation, d’un pivot stratégique ou d’une reprise d’entreprise.
Quelle est la différence entre un investisseur et un prêteur ?
Un prêteur accorde souvent un financement sous la forme d’un crédit qu’il faut rembourser avec des intérêts. Il n’intervient pas dans la gestion de l’entreprise. L'Investisseur (business angel, fonds de capital-risque) injecte quant-à lui des fonds en échange d’une prise de participation dans le capital. Il devient alors actionnaire et peut participer aux décisions stratégiques, en attendant un retour sur investissement à moyen ou long terme.
Dernière mise à jour le 22/04/2025
quels est le pourcentages des entreprise utilisant l’emprunt bancaire comme mode de financement ?