L’Indice du Coût de la Construction (ICC)
Dernière mise à jour le 08/12/2023
L’indice du coût de la construction (ICC) était auparavant utilisé dans la pratique du bail commercial comme indice de référence pour la révision du loyer, pour fixer la valeur locative des locaux loués et établir un nouveau loyer, à l’occasion d’une révision triennale, au titre d’une clause d’échelle mobile stipulée dans le contrat de location, ou lors du renouvellement du bail 3-6-9.
Principe : abandon de l’indice du coût de la construction (ICC) comme indice de référence
La loi Pinel du 18 juin 2014 a supprimé la possibilité de se référer à l’ICC pour les révisions légales, à savoir la révision triennale et la révision du loyer lors du renouvellement du bail.
En effet, la loi du 18 juin 2014, dans son article 9 a modifié les articles L145-34 (loyer du bail renouvelé) et L. 145-38 (révision légale triennale) du Code de commerce en supprimant la référence à l’Indice du Coût de la Construction (ICC).
Avant cette loi, la plupart des clauses des baux commerciaux et professionnels se référaient à l’ICC publié par l’INSEE pour effectuer la révision triennale des loyers, c’est-à-dire tous les 3 ans.
L’ICC se rapporte au prix des bâtiments neufs à usage principal d’habitation et prend en compte le prix TVA incluse mais exclut d’autres éléments tels que les prix et coûts liés au terrain.
Date | ICC |
2013 T1 (trimestre 1) | 1 646 |
2013 T2 | 1 637 |
2013 T3 | 1 612 |
2013 T4 | 1 615 |
2014 T1 | 1 648 |
2014 T2 | 1 621 |
2014 T3 | 1 627 |
2014 T4 | 1 625 |
2015 T1 | 1 632 |
2015 T2 | 1 614 |
2015 T3 | 1 608 |
2015 T4 | 1 629 |
2016 T1 | 1 615 |
2016 T2 | 1 622 |
2016 T3 | 1 643 |
2016 T4 | 1 645 |
2017 T1 | 1 650 |
Recours à de nouveaux indices (ILC et ILAT) à la place de l’indice du coût de la construction (ICC)
La loi Pinel a supprimé l’ICC au profit de deux indices.
C’est désormais l’indice des loyers commerciaux (ILC) pour les activités commerciales ou artisanales (boutique, boulangerie, etc.) et l’indice des loyers des activités tertiaires (ILAT) qui doivent servir de référence pour les révisions de loyer pour tout bail commercial qui a été signé ou renouvelé à compter du 1er septembre 2014.
ILC
L’ILC a été créé par la loi du 4 août 2008 pour permettre une révision du loyer plus favorable aux locataires, l’indice du coût de la construction connaissant une évolution rapide. Dans sa rédaction d’origine, l’alinéa 2 de l’article D. 112-2 du Code monétaire et financier relatif à l’indice des loyers commerciaux, excluait les activités commerciales exercées dans des locaux à usage exclusif de bureaux. L’ILC n’était donc pas applicable par exemple aux agences de voyage, aux agences immobilières, aux agences bancaires. Les activités industrielles étaient également exclues.
Cet article du Code monétaire et financier a été modifié par le décret du 29 décembre 2011 : l’ILC ne trouve pas application aux activités tertiaires (professions libérales etc) pour lesquelles l’ILAT est applicable. L’ILC ne s’applique pas non plus à certains baux lorsque sont concernés des établissements ne réalisant pas d’actes de commerce comme c’est le cas des associations ou les baux consentis aux artistes.
L’ILC correspond à la somme pondérée d’indices représentatifs de l’évolution des prix à la consommation hors tabac et hors loyers en métropole et dans les départements d’outre-mer à hauteur de 50 %, de celle des prix de la construction neuve à hauteur de 25 % et de celle du chiffre d’affaires du commerce de détail à hauteur de 25 %. Pour le détail du mode de calcul, il faut se reporter au décret du 4 novembre 2008 correspondant. Les informations relatives à l’ILC font l’objet d’une publication trimestrielle par l’INSEE.
ILAT
L’indice des loyers des activités tertiaires (ILAT) concerne les activités tertiaires, c’est-à-dire les professions libérales et les activités autres que commerciales exercées dans des locaux à usage exclusif de bureaux.
L’ILAT a été créé dans le but de combler l’absence d’indice spécifique pour les activités exclues du champ d’application de l’ILC. Les domaines d’application de l’ILAT sont précisés dans le décret du 29 décembre 2011 relatif à l’indice des loyers des activités tertiaires : « L’indice des loyers des activités tertiaires (ILAT) peut servir de référence à la révision des baux professionnels autres que les loyers commerciaux […], les activités qui entrent dans son champ d’application sont les activités tertiaires autres que les activités commerciales et artisanales pour lesquelles a déjà été constitué un indice des loyers commerciaux (ILC). L’ILAT pourra être utilisé pour la location d’espaces de bureaux, pour les activités des professions libérales et pour les activités exercées dans des entrepôts logistiques. »
L’ILAT est constitué par la somme pondérée d’indices représentatifs du niveau des prix à la consommation, de celui des prix de la construction neuve et de celui du produit intérieur brut en valeur. Plus précisément, L’ILAT se compose à :
- 50% de la moyenne annuelle de l’IPC (Indice des prix à la consommation, hors tabac et loyer)
- 25 % de la moyenne annuelle de l’ICC
- 25 % de la moyenne annuelle du PIB en valeur
Possibilité d’utiliser l’indice du coût de la construction (ICC) dans une clause d’échelle mobile
Le recours à l’indice du coût de la construction est exclu pour la révision triennale et le renouvellement du bail commercial.
En effet, depuis la loi Pinel, l’indice de référence pour les révisions triennales légales et le renouvellement du bail commercial est l’ILC. L’utilisation de l’ILC représente ainsi plus de stabilité pour les locataires en évitant des variations imprévisibles de loyers. L’application de l’ICC n’est plus possible en cas de révision triennale : les dispositions de l’article L. 145-38 du Code de commerce sont d’ordre public et les parties ne peuvent donc y déroger. Toutefois, les dispositions relatives au renouvellement du bail (L. 145-34 du Code du commerce) ne sont pas d’ordre public : les parties pourraient décider d’avoir recours contractuellement à d’autres indices tels que l’ICC.
Pour les baux commerciaux dont la révision est annuelle, la nouvelle loi n’interdit toutefois pas d’utiliser l’ICC comme indice de référence dans une clause d’échelle mobile, qui prévoit que le loyer sera de plein droit et automatiquement révisé selon la périodicité prévue au contrat de bail commercial, sur la base d’une indexation sur l’indice de référence choisi dans le contrat.
Les bailleurs peuvent donc, en prévoyant une clause d’échelle mobile, continuer à utiliser l’ICC comme indice de référence. Il faudra toutefois bien prendre garde de bien appliquer à nouveau l’ICC lors du renouvellement du bail commercial, qui, si l’on ne prévoit pas un avenant spécifique faisant référence, verra les ILC ou ILAT s’appliquer au prochain renouvellement, alors que le loyer aura évolué sur la base de la référence à l’ICC. Dès lors le locataire pourrait se prévaloir d’un excès de loyer par rapport aux règles de plafonnement et réclamer le remboursement du trop perçu. Afin d’éviter le remboursement d’un trop perçu de loyers, il est donc préférable pour le bailleur d’opter pour l’utilisation de l’ILC. A noter que pour le locataire, l’ILAT est plus intéressante que L’ICC.
Dernière mise à jour le 08/12/2023
Bonjour,
Votre affirmation est fausse car ces nouvelles dispositions sont applicables uniquement « aux contrats conclus ou renouvelés» à compter du 1er septembre 2014. Donc, concernant les baux plus anciens, ceux signés avant le 1er septembre 2014 (ceux qui ne sont pas arrivés à échéance ou qui se poursuivent tacitement au-delà de l’échéance), l’ICC continue à s’appliquer !
Bonjour,
Merci pour votre retour.
Le contenu a été modifié en ce sens.
En vous souhaitant une agréable journée.
L’équipe LegalPlace
Bonjour, la loi Pinel traite des baux 3/6/9, un bail de 12 ans échappe a la loi Pinel me semble t’il.
Bonjour
En 2015, nous avons renouvelé le bail par courrier remis en main propre, accepté et signé par la bailleur…….Le loyer doit il être indexé ICC ou ICL…..
Bonjour, En France, l’indexation du loyer peut dépendre des clauses spécifiques mentionnées dans votre contrat de bail. L’ICC (Indice du Coût de la Construction) et l’ICL (Indice des Loyers Commerciaux) sont deux indices différents utilisés pour l’indexation des loyers. L’ICC est souvent utilisé pour les baux d’habitation et peut être choisi par les parties lors de la rédaction du contrat. L’ICL est généralement utilisé pour les baux commerciaux. Pour savoir quel indice doit être appliqué à votre bail, vous devez vous référer aux termes et conditions spécifiques de votre contrat de location. Généralement, ces informations sont mentionnées dans la clause… Lire la suite »
Bonjour,
Est-ce que L’ICC peut être utilisé en indexation annuelle (échelle mobile), sur un bail renouveler en 2016 ? Après un refus catégorique du propriétaire de changer l’indice à ma demande.
Bonjour,
L’indice de révision applicable est celui prévu dans le contrat de bail.
Si besoin, un avenant au contrat de bail initial peut être rédigé afin d’attester du changement d’indice mais l’accord de partie est requis.
Ainsi, en cas de litige persistant n’hésitez pas à faire appel à un professionnel qui saura vous conseiller personnellement.
En espérant avoir su répondre à vos interrogations.
L’équipe LegalPlace
Merci, j’ai vu qu’il devait avoir un rapport entre l’activité, l’objet du bail et l’indice utilisé, dans le code monétaire. L’icc est légal en 2016 malgré une activité de commerce de textile ? avec clause d’échelle mobile
Bonjour
Pour un bail commercial ac avec révision des loyers basé sur l’ICC le plafonnement à 3.5% en 2022 2023rt 2024 s’applique t’il ?
Svp
Bien cordialement
Bonjour, En matière de baux commerciaux, la révision des loyers indexés sur l’Indice des Loyers Commerciaux (ILC) ou l’Indice du Coût de la Construction (ICC) est soumise à des plafonnements temporaires décidés par le législateur pour atténuer l’effet des hausses importantes de ces indices. En 2022 et 2023, un mécanisme de plafonnement a été instauré par la loi pour limiter la hausse des loyers des baux commerciaux à 3,5 % par an. Ce plafonnement a été introduit par la loi n° 2022-1158 du 16 août 2022 portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, et il s’appliquait à toutes… Lire la suite »
Bonjour , le renouvelle ment de bail commercial de 12 ans avec une révision conventionnelle nous fait échapper à la révision légale ( loi Pinel)