La production immobilisée

La production immobilisée permet d’améliorer la gestion du patrimoine de la société. Fabriquée par cette dernière, elle est mise au point seulement pour son usage. C’est une preuve de solvabilité pour les créanciers, ce qui renforce leur confiance. En effet, l’immobilisation produite se calcule en fonction du coût de production. Des actifs de démantèlement peuvent également s’ajouter à ce dernier.

La production immobilisée : qu’est-ce que c’est ?

Cette notion comptable correspond aux immobilisations qu’une entreprise (SARL, SAS, etc.) crée et qu’elle conserve en vue de les utiliser pour ses besoins personnels. Il peut s’agir par exemple du coût d’un atelier.

Différence entre la production stockée et immobilisée

Tous deux contribuent de manière significative à la préservation des fonds propres. Par ailleurs, un certain nombre d’éléments les différencient. Comme l’indique son nom, la production stockée, elle, représente la variation globale des stocks lors d’un exercice. En effet, il s’agit du solde entre le solde de clôture et celui d’ouverture.

Outre les stocks de produits intermédiaires et finis, la production stockée comprend les encours de :

  • Production de services ;
  • Production de biens.

Concernant la production immobilisée, elle désigne le coût des travaux que l’entreprise a immobilisés pour elle à la fin de l’exercice comptable. Pour rappel, ils ont été réalisés par elle-même. Les investissements incorporels et corporels sont évalués à leur prix de revient.

Production immobilisée incorporelle

Il convient de rappeler que l’immobilisation représente un actif destiné à servir de manière durable à l’activité. Elle doit être identifiable et avoir une valeur économique. En effet, il faut qu’elle puisse être utilisée pour générer des ressources pour l’entreprise.

Comment évaluer la production immobilisée ?

Comme expliqué plus haut, le calcul de l’immobilisation produite s’effectue suivant son coût de production. Et les coûts estimés de remise en état et de démantèlement peuvent s’ajouter à ce dernier.

Coûts de production

L’immobilisation produite étant calculée en fonction de son coût de production, l’évaluation de la production immobilisée englobe les :

  • Frais financiers (par exemple intérêt d’emprunt) ;
  • Coûts des matières premières consommées ;
  • Charges directes et indirectes de production.

Charges directes de production

Les charges directes de production incluent les coûts de main-d’œuvre directe, tels que :

  • Les charges sociales ;
  • Le salaire.

Parmi les dépenses directement affectées au coût d’un service ou d’un produit, on peut citer également :

  • L’achat de matières premières utilisées ;
  • Le coût des fournitures consommées.

Charges indirectes de production

Les frais de développement font par ailleurs partie des charges indirectes de production. Dans la liste figurent également :

  • Les amortissements des ateliers et des machines jouant dans la production de l’immobilisation ;
  • La consommation d’énergie (eau, électricité, gaz ou encore fioul) ;
  • Les charges administratives.

Exemple d’une production immobilisée

Prenons cet exemple pour mieux comprendre la production immobilisée. Dans le cadre du développement de son activité, une entreprise agrandit son atelier. Accomplissant elle-même les travaux, elle a réalisé des dépenses qui s’élèvent à 7 000 euros hors taxes pour l’achat de matériaux et de produits. Faisant également réaliser le chantier par ses employés, elle estime les charges et les salaires à 3 000 euros hors taxes. Le tout atteint alors 10 000 euros hors taxes.

Au cours de l’exercice, l’ensemble des dépenses est alors passé en charges. Lorsque celui-ci prend fin, une nouvelle immobilisation d’une valeur de 10 000 euros entre dans le patrimoine. Aussi, le compte de résultat est débité de 10 000 euros avant d’être crédité de la même somme.

À noter : les charges d’exploitation et les produits de même nature s’annulent alors. Et il est aussi possible de prévoir un plan d’amortissement sur plusieurs années.

Comment la calcule-t-on ?

D’abord, rappelons que toute production de services et de biens n’ayant pas encore fait l’objet d’une vente ou d’une consommation à la fin d’un exercice peut être considérée comme une production immobilisée.

Pour calculer l’immobilisation, il est avant tout nécessaire d’identifier les coûts de production et de fabrication directs liés au service ou au bien, à savoir :

  • Les frais généraux directs ;
  • Les matières premières ;
  • La main-d’œuvre directe ;
  • Les frais d’approvisionnement.

Une fois cela fait, l’entrepreneur devra déterminer les coûts indirects de production. Essentiels à la création de la valeur de l’actif immobilisé, ils peuvent inclure les coûts de :

  • Mise en service ;
  • Conception ;
  • Déploiement ;
  • Développement.

C’est seulement après qu’il faudra calculer la part des coûts indirects qu’il est possible de capitaliser en utilisant une méthode d’allocation appropriée. Le choix du procédé dépend :

  • Des normes comptables en vigueur ;
  • Du secteur ;
  • Du type de coûts indirects.

Et pour obtenir le total de la production immobilisée, il ne restera plus qu’à ajouter les coûts indirects et directs capitalisés. Elle se mesure ainsi par le coût des travaux pour l’entreprise. Le temps dépensé par le dirigeant et, éventuellement, par les employés, doit être considéré dans le calcul. Il faudra également prendre en compte le coût horaire chargé.

Pourquoi est-il important de faire de la production immobilisée ?

Il faut savoir que les composantes de la production immobilisée varient d’une entreprise à l’autre. Elle s’évalue au coût de revient contenant l’ensemble des charges qui servent à mettre en place le bien immobilisé acquis. Le coût d’approvisionnement et de matières premières consommées en fait partie. Dans la liste figurent également les charges de production directes et indirectes.

En guise de rappel, les charges de production indirectes comprennent la :

  • Part dans les charges administratives ;
  • Consommation électrique ;
  • Part dans l’amortissement des ateliers exploités.

Quant aux charges de production directes, elles incluent les :

  • Matières premières consommées ;
  • Fournitures ;
  • Charges sociales ;
  • Salaires.

Pour la construction d’un bâtiment, le coût inclut les :

  • Frais d’ingénieur et d’architecte ;
  • Matériaux de construction ;
  • Assurances ;
  • Permis de construction.

Pour le brevet, la valeur de la production immobilisée comprend les :

  • Coûts de recherche et développement ;
  • Modalités de droits de propriété ;
  • Frais juridiques ;
  • Coûts de protection.

Et pour une machine, il peut s’agir des frais de :

  • Formation du personnel ;
  • Installation ;
  • Maintenance ;
  • Transport.

Comment se comptabilise-t-elle ?

La méthode de comptabilisation de la production immobilisée varie selon que cette dernière est toujours en cours ou qu’elle se termine à la clôture de l’exercice comptable. D’une certaine manière, le traitement comptable consiste à annuler des charges dans le compte d’exploitation.

Il est possible de réaliser les travaux de production du bien à immobiliser sur plusieurs exercices comptables. Quand c’est le cas, la comptabilisation d’une immobilisation en cours s’effectue à la clôture de chaque exercice jusqu’à ce qu’elle se termine.

Bilan et compte de résultat

La production immobilisée aura une répercussion sur l’actif du bilan, qui fera progresser le montant de celle-ci. Elle va avoir une incidence également sur le compte de résultat, dont le montant augmentera aussi. En effet, elle peut présenter des avantages non négligeables.

Lorsqu’elle se termine à la clôture de l’exercice, le comptable devra :

  • Débiter le compte d’immobilisation de la classe 2 ;
  • Créditer le compte n° 72 « production immobilisée ».

Notons que le compte de la classe 2 est situé en haut de l’actif du bilan. Il rassemble :

  • Diverses immobilisations (en cours, corporelles, incorporelles) ;
  • Les amortissements des immobilisations ;
  • Les créances rattachées à des participations.

Immobilisations en cours

Dans le cas où la production de l’immobilisation s’effectuerait sur plusieurs exercices comptables, il va falloir la comptabiliser comme une immobilisation en cours à chaque exercice jusqu’à cette dernière s’achève. Le comptable devra ainsi :

  • Imputer le montant des dépenses au débit du compte n° 23 immobilisation en cours ;
  • Créditer le compte n° 72 avec le même montant.

Quid de la TVA en termes de production immobilisée ?

Selon l’Article 257 du Code général des impôts, elle est traitée dans la catégorie des LASM ou Livraisons à soi-même. Et depuis maintenant plusieurs années, ces dernières ne sont plus soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, sauf si l’on a eu recours au service d’une autre entreprise assujettie à la TVA pour assurer la production et a pu déduire la taxe entièrement.

FAQ

Comment reconnaître une immobilisation ?

Il s’agit d’un actif physique qui est détenu, soit à des fins de gestion interne, soit pour :

● Être loué à des tiers ;

● Servir dans la production.

Le fonds de commerce fait partie des exemples les plus courants. Dans la liste figurent également :

● Les frais de recherche ;

● Les titres de partition ;

● Le matériel informatique.

Comment assurer la bonne gestion des immobilisations ?

Pour bien gérer les immobilisations, le dirigeant d’une entreprise doit disposer avant tout d’un :

● Système d’information pratique ;

● Fichier des immobilisations fiables.

D’autre part, non seulement il faut qu’il mette en place une organisation adaptée, ainsi que des procédures claires, mais également qu’il réalise l’inventaire des immobilisations de manière régulière.

Comment doit-on effectuer le calcul de la production stockée ?

C’est en fin d’exercice comptable que l’on doit réaliser un inventaire des productions stockées, qui constituent des variations de stock. Elles se calculent en appliquant la formule ci-après : Stock final - stock initial de produits (intermédiaires, encours, finis ou encore résiduels). Le résultat peut ainsi être négatif ou positif.

Xavier de Labarrière: Xavier de Labarrière est Expert-comptable spécialisé dans l'accompagnement des petites entreprises et entreprises à forte croissance. Xavier a accompagné plus de 3000 entrepreneurs dans la création et gestion de leur entreprise en tant qu'expert comptable. Il est président de ComptaPlace, la filiale d'expertise comptable de LegalPlace.

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