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La trésorerie nette
Dernière mise à jour le 02/10/2023
La trésorerie nette est nécessaire pour assurer le bon déroulement d’une activité professionnelle. Compte tenu de sa valeur, elle doit être gérée et surveillée de manière optimale. Il convient de connaître également les mesures nécessaires à prendre pour l’optimiser. Entre autres, l’entrepreneur doit disposer d’une équipe compétente pour les mettre en œuvre et assurer la croissance de l’entreprise, quel qu’en soit le type.
Quelle définition pour la trésorerie nette ?
La trésorerie nette ou disponibilité à vue correspond aux liquidités que l’on peut mobiliser. La durée d’utilisation de la somme d’argent dépend du contexte et de l’activité menée. En comptabilité, celle-ci constitue un élément essentiel du bilan fonctionnel, permettant d’interpréter la santé financière de l’entreprise. Ce dernier inventorie :
- L’exploitation ;
- L’investissement ;
- La trésorerie.
Quels sont les composants de la trésorerie nette ?
La trésorerie nette s’appuie sur les notions de besoin en fonds de roulement et de fonds de roulement. Il s’agit de deux composants bien distincts et interdépendants, évoqués dans le bilan fonctionnel d’une entreprise.
Besoin en fonds de roulement
Le besoin en fonds de roulement (BFR) correspond aux liquidités qu’une entreprise doit posséder pour pourvoir aux besoins financiers liés à son activité. D’un point de vue comptable, il représente les fonds mobilisés au cours du cycle d’exploitation.
Le BFR sert à financer des charges en attendant l’encaissement des paiements dus par les clients. Il convient de savoir que dans certaines entreprises, il évolue en fonction de la période. C’est par exemple le cas de celles qui exercent une activité saisonnière.
L’entrepreneur doit accorder une importance particulière à l’estimation du BFR. L’opération lui permet d’évaluer avec plus de précisions la viabilité de l’activité. Il ne faut pas qu’elle soit négligée parce que des résultats erronés risquent d’entraîner la disparition de l’entreprise.
Fonds de roulement
Le fonds de roulement (FR), aussi appelé fonds de roulement net global ou encore capitaux permanents et actifs immobilisés, représente la réserve de liquidités à disposition de l’entreprise, à court et moyen terme. La somme permet de payer les charges fixes et de couvrir les imprévus.
Le FR est l’équivalent de la somme des fonds empruntés à moyen et long terme, ainsi que des capitaux propres, moins les actifs immobilisés. Concernant les capitaux propres, ils sont constitués par les apports en numéraire ou en nature réalisés par chacun des associés. Il peut s’agir des :
- Réserves de liquidités de l’entreprise ;
- Autres fonds propres ;
- Primes d’émission ;
- Provisions pour tous risques et charges.
Les capitaux empruntés à moyen et à long terme, quant à eux, représentent les emprunts, y compris les apports en compte courant d’associé. Quant à l’actif immobilisé, il se compose des immobilisations :
- Incorporelles (brevets, marques, logiciels ou encore fonds de commerce) ;
- Corporelles (terrains, parc de voitures, équipements divers, immeubles, etc.) ;
- Financières (cautions ou titres de participation par exemple).
Comment calculer la trésorerie nette ?
Le calcul de la trésorerie nette doit aboutir à la connaissance de la disponibilité à vue. La méthode ne consiste pas seulement à additionner les soldes placés à la caisse ou à la banque. Il est impératif de prendre en compte les différentes fluctuations relatives aux taxes et charges diverses.
Trésorerie nette par le haut du bilan comptable
Obtenir la trésorerie nette par le haut du bilan comptable revient à faire la différence entre le fonds de roulement et le BFR. L’opération consiste à additionner les :
- Stocks invendus ;
- Créances clients ;
- Autres besoins financiers.
Le résultat sera soustrait au total des fonds de roulement. Il s’agit alors d’appliquer la formule suivante :
soit
Trésorerie nette par le bas du bilan comptable
Lors du calcul de la trésorerie nette par le bas du bilan comptable, il est par ailleurs nécessaire de tenir compte des dépenses courantes de l’entreprise qui sont en attente de paiements effectifs par les clients. Les dettes financières, telles que les factures en retard et les découverts, sont également prises en compte. Pour les rembourser, l’entreprise doit recourir à ses disponibilités.
On obtient ainsi une trésorerie nette en faisant la différence entre les dettes financières et les disponibilités. Pour effectuer son calcul, il suffit alors d’utiliser la formule suivante :
Pourquoi et quand la calculer ?
Le calcul de la trésorerie nette est surtout essentiel au cours des moments clés de la vie d’une entreprise :
- Avant la création ou le rachat d’une entreprise;
- En amont de la reprise d’activité, après un arrêt ;
- Lors du montage du plan financier, dans le cadre de la création d’un business plan.
Calculer la trésorerie nette permet de prendre des décisions pertinentes durant tout le cycle de vie de l’entreprise. Elle aide à établir les prévisions financières en vue d’un ajustement d’objectifs. Un contrôle et une analyse fréquente du résultat du calcul de la TN donnent la possibilité de :
- Mesurer le besoin en fonds de roulement ;
- Évaluer l’équilibre financier de l’entreprise à court et moyen terme ;
- Évaluer la qualité de la gestion financière ;
- Établir un budget prévisionnel plus réaliste ;
- Anticiper les investissements à réaliser, dans la mesure du possible.
Chaque entreprise choisit la fréquence du calcul de sa TN en fonction des fluctuations des actifs et des passifs, soit :
- Quotidiennement ;
- Toutes les semaines ;
- Par mois ;
- Tous les trois mois ;
- Chaque année, en fin d’exercice.
Comment analyser la trésorerie nette ?
Le résultat du calcul de la trésorerie nette d’une entreprise peut être positif, négatif, voire nul. Quel que soit le chiffre obtenu, il permet d’analyser la santé économique de l’entreprise. L’entrepreneur pourra réagir en fonction des données obtenues à partir de l’analyse du TN.
Trésorerie nette positive
Une trésorerie nette positive (supérieure à zéro) est interprétable de deux façons. Elle peut vouloir dire que l’entreprise est en mesure de mobiliser de l’argent à court terme, en cas de besoin urgent grâce à un surplus. Elle dispose d’une certaine latitude pour faire face à des difficultés de toutes sortes.
Par ailleurs, une trésorerie nette positive peut signifier que l’entreprise a la possibilité de se passer, du moins en partie, des aides fournies par des partenaires financiers comme les établissements bancaires.
En cas d’excédent financier, l’entreprise peut saisir des opportunités d’investissement pour développer son activité. À titre d’exemple, elle a la possibilité de procéder à l’extension du processus de production en investissant dans des équipements de fabrication.
Trésorerie nette nulle
Une trésorerie nette nulle signifie que l’entreprise se trouve dans une situation financière équilibrée, mais délicate. D’une part, celle-ci dispose de moyens pour subvenir à ses besoins à un euro près. D’une autre, elle ne possède aucune marge pour faire face à d’éventuelles situations imprévues. Le fonds de roulement permet tout simplement de couvrir le BFR, et ne donne pas la possibilité d’investir.
Si le besoin en fonds de roulement augmente, l’entreprise pourrait même faire face à des problèmes de trésorerie, ce qui peut arriver en cas de :
- Prolongation du délai de paiement par les clients ;
- Raccourcissement du temps disponible pour le règlement des fournisseurs.
Trésorerie nette négative
Une trésorerie nette négative correspond à un fonds de roulement insuffisant. La somme d’argent à disposition de l’entreprise ne permet alors pas de couvrir le BFR. On parle ainsi de « situation déficitaire ».
L’entreprise peut être conduite à la faillite si une telle situation se prolonge. L’élaboration d’une stratégie d’augmentation du fonds de roulement et une diminution du BFR s’imposent alors. Pour ce faire, l’entrepreneur peut opter pour les solutions suivantes :
- La liquidation des stocks ;
- La négociation du délai de paiement des fournisseurs ;
- Le recouvrement accéléré des créances.
Comment gérer sa trésorerie nette ?
Afin de maintenir ou d’améliorer le standing d’une entreprise, il est essentiel de bien gérer sa trésorerie nette. Pour pouvoir mener une analyse précise du TN, l’entrepreneur doit disposer d’informations à jour qui lui permettront d’établir des prévisions à la fois exactes et réalistes.
Améliorer le fonds de roulement
L’entreprise doit s’assurer d’écouler d’une manière optimale ses produits ou services pour augmenter son fonds de roulement. Il s’agit de la solution la plus basique qu’elle puisse adopter. Mis à part cela, elle peut prendre des mesures pertinentes pour gérer les paiements clients. Plus elle trouve un moyen de percevoir rapidement le paiement des clients, plus elle optimise son FR.
Le client peut être facturé aussitôt que la prestation est réalisée ou que la livraison est effectuée, sans attendre la fin du mois. Par ailleurs, il convient toujours de bien entretenir la relation avec la clientèle, en adoptant diverses politiques de fidélisation.
Pour améliorer le FR, l’entreprise peut également utiliser d’autres fonds pour l’acquisition d’immobilisations. Si elle s’en sert pour acheter des matières premières ou des équipements de travail, elle risque de vite l’épuiser. Mieux vaut opter pour l’emprunt à long terme auprès d’un établissement bancaire pour financer de tels achats. En effet, à la longue, l’utilisation des liquidités expose l’entrepreneur au déficit.
L’entreprise a le choix aussi de contracter des emprunts pour augmenter le fonds de roulement. En règle générale, il n’est pas possible de réaliser un profit sans effectuer un investissement. Pour qu’un crédit professionnel soit rentable, il est par ailleurs nécessaire de bien préparer le projet qu’il financera.
L’entreprise peut également engager un refinancement des immobilisations, telles que les équipements divers afin d’augmenter les liquidités en réserve. Il s’agit d’une technique pour tirer parti des actifs et ainsi avoir des valeurs en numéraire dont on a besoin. Le surplus sera mis à profit pour optimiser les installations actuelles, voire les ressources humaines.
Pour améliorer le FR, l’entreprise a le choix aussi d’exploiter les leviers internes. Un bon calcul de la trésorerie nette constitue un des moyens les plus simples pour améliorer les liquidités. Il est essentiel d’analyser les différents composants du BFR en tenant compte des critères du secteur d’activité. Par la suite, il faudra contrôler le niveau de stocks et identifier les possibilités d’augmentation des ventes. Effectuer des investissements à titre personnel.
Toujours dans le cadre de l’amélioration du FR, l’entrepreneur peut investir personnellement, et déverser le rendement au compte l’entreprise. Par ailleurs, il doit réaliser une analyse des coûts pour un prévisionnel des avantages obtenus.
Pour accroître le fonds de roulement, l’entreprise peut aussi s’ouvrir aux aides externes. D’ailleurs, diriger une entreprise demande une grande ouverture d’esprit. Il est toujours avantageux de recevoir l’aide d’un tiers et appliquer des conseils pertinents sur l’amélioration de la trésorerie.
Pour améliorer le FR, il est aussi vivement conseillé d’assurer une gestion prévisionnelle des liquidités. Connaître la trésorerie nette compte parmi les solutions clés pour bien gérer son fonds de roulement. Mais la réalisation de calculs prévisionnels à court et moyen terme est encore plus intéressante. Pour ce faire, le responsable financier doit établir une prévision périodique du solde des disponibilités à vue.
Maîtriser le besoin en fonds de roulement
Pour maîtriser le BFR, il est essentiel d’assurer une bonne gestion des stocks, ainsi que des :
- Crédits fournisseurs ;
- Créances.
Il est particulièrement important de négocier le délai de paiement des fournisseurs. Son ajustement permet un prolongement du temps de remboursement des dettes. L’opération consiste à entamer une négociation auprès des plus anciens partenaires financiers de l’entreprise.
Ces derniers sont plus susceptibles d’accorder un délai plus long à l’entreprise, en raison de la relation établie entre eux. En effet, l’intégrité et la notoriété du client constituent des atouts indéniables pour obtenir le meilleur délai pour le remboursement.
D’autre part, il est tout aussi important de trouver une solution pour raccourcir le délai de paiement des clients. L’objectif est de percevoir le plus rapidement possible l’argent qu’ils doivent à l’entreprise. Cette dernière peut alors accorder par exemple un délai d’un mois, au lieu d’une soixantaine de jours, tout en veillant à préserver la qualité des relations entretenues avec la clientèle.
L’entrepreneur peut même changer de mode de paiement, voire basculer d’une option à l’autre, s’il fait face à une créance difficile à recouvrer. En effet, il est possible d’exiger par exemple un règlement au comptant plutôt qu’un différé ou par chèque. L’objectif est de s’arranger en fonction du résultat de l’analyse de la trésorerie.
De même, l’entreprise a le choix d’opter pour le recouvrement amiable de créances. Le client cède toujours plus facilement face à des procédures fermes, mais réalisées à l’amiable. Il est possible de mettre en place une plateforme de recouvrement en ligne. Lorsque le délai de paiement arrive à échéance, le client sera transmis de manière automatique au service. Il se trouvera alors dans l’obligation de payer, sous peine de subir des sanctions juridiques.
Toujours pour maîtriser le BFR, il est essentiel de bien gérer le délai de rotation des stocks. Pour ce faire, il est nécessaire de solliciter des acteurs externes pour écouler les produits en question. Il peut s’agir de mobiliser les équipes marketing et commerciales pour adopter une stratégie pertinente en vue de doubler les ventes, tout en anticipant les risques de complications.
D’autre part, il convient de savoir qu’il est possible d’opter pour des moyens de financement en ayant recours à des ressources différentes. Si la trésorerie nette de l’entreprise est positive, son gérant peut recourir à la trésorerie en réserve pour son BFR. Mais cette solution n’est valable que si ce dernier n’est pas trop élevé. D’où l’importance de la mise à jour régulière des informations concernant le flux de trésorerie.
Sinon, une trésorerie nulle donne encore à l’entreprise la chance d’obtenir un découvert bancaire à court terme pour financer son BFR. Certes, c’est une solution assez risquée, mais elle peut être d’une grande aide en cas d’imprévu. Il vaut mieux l’adopter de manière ponctuelle.
Pour financer le BFR, l’entrepreneur peut opter pour les apports en comptes courants. Ils font office de capital utilisable à court terme, et doivent être remboursés ultérieurement, avec intérêt. Un taux précis est déterminé pour le remboursement en question.
FAQ
Quand dit-on qu’une entreprise a une trésorerie nette positive ?
L’entreprise a une trésorerie nette positive lorsqu’en plus d’avoir un fonds de roulement supérieur au besoin en financement, elle dispose d’un excédent de biens financiers. Dans le cas où la situation resterait ainsi durant tout un cycle de production, on peut se servir de ces derniers pour investir dans un projet de développement d’activité.
Pourquoi le besoin en fonds de roulement doit-il être négatif ?
Un besoin en fonds de roulement négatif signifie qu’une entreprise a assez de trésorerie pour financer le décalage entre les encaissements et les décaissements. Plus il augmente, plus elle risquera de moins investir dans ses projets de développement d’activité. S’il devient négatif, elle aura même besoin d’argent pour fonctionner.
Quelles sont les principales causes d’un problème de trésorerie ?
Souvent, une mauvaise gestion de la trésorerie ou des stocks en est la principale cause. Mais l’apparition d’un nouveau concurrent direct peut entraîner aussi un ralentissement d’activité et causer des difficultés financières à une entreprise. Il arrive également que cette dernière subisse un délai de paiement client trop long. En effet, il est essentiel de trouver le moyen de le raccourcir autant que possible.
Devis d’expertise comptable
Xavier de Labarrière
Xavier de Labarrière est Expert-comptable spécialisé dans l’accompagnement des petites entreprises et entreprises à forte croissance. Xavier a accompagné plus de 3000 entrepreneurs dans la création et gestion de leur entreprise en tant qu’expert comptable. Il est président de ComptaPlace, la filiale d’expertise comptable de LegalPlace.
Dernière mise à jour le 02/10/2023
Rédigé par
Xavier de Labarrière
Xavier de Labarrière est Expert-comptable spécialisé dans l'accompagnement des petites entreprises et entreprises à forte croissance. Xavier a accompagné plus de 3000 entrepreneurs dans la création et gestion de leur entreprise en tant qu'expert comptable. Il est président de ComptaPlace, la filiale d'expertise comptable de LegalPlace.